Interview: Photographer AiDan Works (France)
Parlez-moi de vous.
Bonjour, je m’appelle Nadia, je suis une femme de 50 ans, je baigne dans le domaine artistique depuis ma jeunesse, née dans une famille modeste, j’ai toujours dû faire preuve d’imagination pour m’évader ou m’exprimer. Je n’en dirai pas beaucoup plus, je ne sais pas parler de moi.
Comment et quand avez-vous commencé la photographie?
Question intéressante. En 2008, je suis tombée malade, pas gravement, mais suffisamment pour que je me replie sur moi-même et que je refuse tout contact humain. J’étais chez moi face à moi-même et j’ai eu l’idée étrange d’acheter un appareil photo, naturellement j’ai commencé à faire des autoportraits que j’ai posté sur les réseaux sociaux. C’est ma première rencontre avec la photo et le pouvoir qu’elle peut avoir sur les autres.
Quel est votre but dans la photographie?
Selon moi, ça reste un exutoire, c’est un moyen d’expression, une façon de montrer aux autres comment je perçois les gens, les âmes, les êtres…
Que représente pour vous la photographie?
C’est la même réponse qu’au-dessus, c’est le média que j’utilise pour m’exprimer.
Comment votre travail se différencie-t-il des autres?
Ce n’est pas à moi de répondre à ce genre de question. On me dit qu’on arrive à reconnaitre mes images, car je mets beaucoup de force dans les regards, de la puissance dans les êtres.
Où puisez-vous votre inspiration?
Absolument partout, dans la vie de tous les jours, dans les magazines, les médias divers, dans les gens que je rencontre et qui me procure des émotions.
Est ce que vous préparez vos images à l'avance?
Il n’y a pas de règles, pour moi en tout cas. Quelquefois vous avez une idée précise de ce que vous voulez faire et le shooting se transforme en quelque chose d’autre, puis les fois ou vous vous laissez porter par le hasard et la magie opère.
Qu'est-ce que vous voudriez absolument photographier?
J’adore la pureté des enfants, leurs innocences, leurs naturels, ils ne cherchent pas à être une autre personne, ils sont eux et c’est déjà beaucoup d’être soit.
Travaillez- vous vos photos et décrivez votre travail de post production?
Je ne suis pas une très bonne technicienne, je n’ai jamais voulu prendre la peine de me formaliser avec certaines techniques photographiques. Mais j’ai un grand intérêt pour les logiciels de retouches, sur lesquels je passe de longues heures. C’est en post production que je donne un autre aspect a mes images, que je tente de construire ma vision du model, des gens.
Que recherchez - vous des modèles avec qui vous travaillez?
J’aime les gens atypiques, celles qui ont des choses à dire, qui transmettent toutes leurs forces de caractère dans une image.
Quel est votre préférence location ou studio?
Alors faute de moyens, je vais répondre studio, car pour les locations il faut un budget dégagé. Je fais de la photo qui s’apparente a de la photo artistique et les moyens ne viennent que de vos ressources personnelles. J’adorerai avoir les moyens de faire de belles locations, dans des lieux fastidieux ou atypiques.
Quels sont les endroits et les sujets qui vous interpellent le plus?
Je suis une femme, parisienne qui plus et j’adore la mode. Lorsque je vois de vieilles images de Helmut Newton ou Peter Lindbergh, je me dis qu’avec une équipe et des moyens, je pourrais faire ce type d’images. Avec mon regard bien sûr, je n’ai pas la prétention d’être ces génies de l’image.
Quelle est la chose la plus importante que vous avez appris au fil des ans?
Vaste question, vous vous adressez à une femme de 50 ans. Ce qui me semble primordial, c’est de parvenir à savoir qui vous êtes. Plus de faux semblants, ne pas tenter de convenir aux autres, s’écouter, se respecter. Notre société est perdue dans des dictâtes de paraitre, ou nous devrions tous rentrer dans une norme … mais qui dicte ces normes ? des algorithmes ? nos dirigeants ? je préfère la singularité a l’effet de masse, car se sont les gens singuliers qui changent le monde.
Quels sont vos projets futurs ou à court terme?
Continuer de transmettre des émotions et m’en procurer (égoïstement)
Avez - vous encore un message pour les modèles?
J’aimerai qu’elles comprennent que la photo c’est une façon d’arrêter le temps. Qu’elles soient fières de leur parcours, qu’elles cessent de faire les images qu’on attend d’elles, mais plutôt des choses qu’elles aimeraient faire et qu’elles revendiqueront avec fierté dans les années futures.
Comments