Interview: Photographer Geoffroy Sculfort Bis (Belgium)
Parlez-moi de vous
J’ai 43 ans et je suis psychologue /Psychothérapeute systémicien. Je travaille principalement avec les couples et les familles, mais aussi en individuel. Par ailleurs, je suis passionné par la photographie, et notamment par les portraits.
Comment et quand avez-vous commencé la photographie?
J’ai commence la photographie à 23 ans, en me rendant durant une année aux cours du soir de l’académie des beaux arts de Liège. Là-bas, j’apprends les bases du développement argentique en N/B. et je développe mes images en chambre noire. Après cette année, je laisse la photographie de coté. J’y reviens avec l’appareil numérique que mon beau père m’offre (Un D100) et je bidouille des images ça et là. Des portraits de mes amis, de la natures, d’amies nues, de mes chats (qu’est ce que j’ai pu réaliser des photos de mes chats, …). Il y a 5 ans, je suis pris de passions en me rendant sur des sites de critiques photographiques. J’y découvre entre-autre le travail du peintre Louis Tresseras qui agit sur moi comme un électrochoc.
Quel est votre but dans la photographie ?
Avant toutes choses, créer un lieu, un espace, ou une rencontre est possible. Je tente de créer un vide, un territoire appropriable entre le modèle et moi-même. Nous allons alors le remplir ensemble avec des choses importantes qui nous concernent, et qui, sans réellement le savoir, nous lient. De cette rencontre va toujours émerger « quelque chose », qui sera nécessairement un apprentissage.
Que représente pour vous la photographie ?
Une pratique qui, au travers de toutes ces facettes, me permet de mieux me connaître, d’être surpris par des éléments, parfois si évidents, que je ne connaissais pas de moi-même.
Comment votre travail ce différencie-t-il des autres?
Inconsciemment, je suis un peintre et un dessinateur frustré. Je suis incapable de dessiner la moindre chose correctement. Mes images se distinguent par leur coté picturale. Les personnes me rapportent souvent qu’elles y trouvent de la douceur, de la profondeur et aussi de la poésie. Le plus beau compliment que j’ai reçu dernièrement : « Tu ne photographies pas des modèles, mais des personnes. Tu proposes une rencontre qui amène la modèle à dévoiler une de ses facettes qui habituellement restent enfouie ». Un ami me dit souvent que mes images provoquent le mouvement. Lorsqu’on se place devant, nous nous retrouvons face à une personnes au regard relativement neutre, ce qui dans la vie est extrêmement rares et dure une fraction de seconde. Nous cherchons toujours à nous placer en position haute, ou en position basse, et cela dans un mouvement relativement évident. Nous tentons à plusieurs reprises l’une et l’autre position sans jamais pouvoir réellement s’arrêter. Ici, L’image force ce mouvement presque permanant.
Où puisez-vous votre inspiration?
Dans tous les tableaux, photos, dessins ou illustrations que j’ai l’occasion de regarder. Ensuite, Dans ma pratique psychologique.
Est ce que vous préparez vos images à l'avance?
Pour certaines thématiques oui. Je propose un protocole de départ que le/la modèle va investir selon son parcours de vie, sa sensibilité. Je réalise aussi des photographies superposant plusieurs images, ce qui donne une illusion de mouvement. Pour ces images, je fais entièrement confiance à la rencontre entre le /la modèle et moi-même. A un moment, en voyant une allure, une phrase, un de ses habits, me vient une thématique forte. Dans pratiquement 100% des cas, cette thématique concerne aussi quelque chose d’important pour la/le modèle. Nous décidons alors de représenter quelques choses de cette thématique qui nous concerne sans devoir partager notre histoire personnelle avec des mots. Dans ce sens, bien qu’intime, cela reste très pudique. Après la représentation symbolique et métaphorique de cette thématique, nous envisageons de lui donner une suite….. Une ou plusieurs images se forment ainsi, et lorsqu’elles sont superposées, offrent cette illusion de mouvement.
Travaillez- vous vos photos et décrivez votre travail de post production?
Je travaille mes images en post production et je me donne maximum 1H45 par images. Pour donner cet aspect pictural, je superpose parfois jusqu’à 10 ou 12 textures. Le travail de retouche du visage et surtout de la lumière me demande le plus de temps.
Quel est votre préférence location ou studio?
Le studio. Cependant, je ne désespère pas d’un jour me sentir capable d’aller à la rencontre des personnes dans la rue, et de partager un moment avec elle tout en réalisant leur portrait.
Quels sont les endroits et les sujets qui vous interpellent le plus?
L’endroit, c’est celui ou on se trouve et avec lequel on échange quelque chose. Tous les sujets invitent à la relation, et tous sont donc magnifiques par définitions. Je suis personnellement particulièrement sensible à l’abandon, la tristesse, la douceur, la simplicité, la folie, la reconnaissance, etc. Et puis, il y a le regard. Pas les yeux, mais le regard. Le regard me fascine.
Qu'est ce que vous voudriez absolument photographier ?
Je rêve de photographier Marie Gillain.
Quelle est la chose la plus importante que vous avez appris au fil des ans?
Que la photographie est toujours celle d’une relation.
Quels sont vos projets futurs ou à court terme?
La création de mon site internet est en cours. J’ai aussi deux projets photographiques que je préfère taire pour l’instant. Sinon, je me suis ouvert à la photo thérapeutique depuis quelques mois. Je me situe donc depuis peu à la croisée des chemins entre la psychologie et la photographie. J’aimerai beaucoup que la photo thérapeutique prenne plus de place dans ma vie.
Que recherchez- vous des modèles avec qui vous travaillez ?
Qu’elles se laissent aller à entrer dans mon monde. Elles viennent parfois de la mode où on leur impose des manières, des allures que personne n’a dans la vie de tous les jours. J’attends donc le plus de simplicité possible dans les attitudes, de ne pas vouloir être beau, ou charmeur, ou pensif, ou effrayé. Mais juste d’être là, de regarder l’objectif avec un sentiment de relation équitable entre le modèle et moi. Je suis photographe pour photographier une personne dans ce qu’elle a de plus vraie, afin qu’en la regardant, elle me surprenne à me révéler ce qu’il y a de plus enfoui en moi.
Que pensez-vous de notre nouveau magazine?
Je fus très surpris que vous me proposiez d’y participer car j’avais comme idée que le magazine s’adressait surtout à la mode. Comme quoi….
Avez - vous encore un message pour les modèles?
Si vous en avez la possibilité, choisissez bien vos photographes. Dirigez vous vers les photographes dont vous adorez le travail.. Pour celles et ceux qui ne sont pas encore modèles, je trouve que cela devrait être obligatoire. Tous les dix ans nous devrions passer chez un photographe dont on apprécie le travail pour réaliser un portrait de soi, de son couple, de sa famille. Le portrait, et la photographie, c’est une trace du temps, et donc un outil précieux de partage pour la génération future.
Instagram : @geoffoy_sculfort
"Shut up, stand up and straigh, ...", avec Paloma House
Pyrame, ..." , avec Laure ah
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